Prosper Mérimée a mené une double carrière administrative et littéraire. Auteur de récits, de nouvelles et d’articles de revues, il est élu à l’Académie française en 1844. Parallèlement, il devient inspecteur général des Monuments Historiques en 1834. Dès 1837, Mérimée propose la création d’une commission des Monuments Historiques composée de sept membres, la plupart proches du roi Louis-Philippe.
Ce service s’intéresse d’abord aux monuments et sites remarquables de la Préhistoire à la Renaissance. Une documentation et des listes de sites sont constituées. Sur le terrain, les architectes attachés à la commission des Monuments Historiques assurent le suivi des chantiers et l’entretien des édifices inscrits sur les listes.
En 1840, la Forteresse de Chinon est classée Monument Historique, mais les ruines sont dangereuses et, en 1854, la municipalité demande la démolition des bâtiments. La mobilisation s’organise et les Chinonais en appellent à Napoléon III pour éviter cette destruction. L’intervention de Prosper Mérimée est alors décisive : dans un long rapport, il décrit l’état du château et déplore les dégradations faites sur le monument par les habitants eux-mêmes. Grâce à Prosper Mérimée une subvention des Monuments Historiques est attribuée au château pour les restaurations qui débutent en 1857.