Sculpture équestre Jeanne d’Arc - Crédit : Léonard de Serres
Sculpture équestre Jeanne d’Arc - Crédit : Léonard de Serres

Jeanne d’Arc

(1412 – 1429)

Née en 1412, Jeanne d'Arc grandit à Domremy, un village situé en Lorraine, à la frontière avec les territoires bourguignons ennemis du roi de France. 

Jeanne affirme entendre des voix pour la première fois à l’âge de treize ans. Les messages lui sont délivrés par ce qu’elle nomme son conseil : saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine. Ces voix d'origine divine lui dictent des missions très précises : lever le siège d’Orléans, faire sacrer Charles VII à Reims et «bouter les Anglais hors de France». Pour mener à bien ses missions, elle décide de rejoindre le dauphin Charles en Touraine.

Après plusieurs tentatives infructueuses, elle obtient du capitaine de Baudricourt une escorte armée pour l’accompagner jusqu’à Chinon, lieu où réside alors le Dauphin Charles et sa cour.

Le 23 février 1429, Jeanne d’Arc arrive à Chinon au terme d’une chevauchée de onze jours pour rencontrer celui qu’elle considère comme l’héritier légitime du royaume de France, Charles VII.

 Jeanne d'Arc part pour Chinon. JOB
Jeanne d’Arc en guerrière. Assiette produite dans les ateliers de la faïencerie de Lunéville (Lucien Marchal, 1899).

La rencontre : entre mythe et légendes

Cet épisode célèbre de l’épopée Johannique est généralement décrit comme une scène mythique et miraculeuse : « La Reconnaissance ». Il n’en est rien, car il y eut non pas une, mais deux entrevues à Chinon.

La première se déroule le 25 février 1429, deux jours après l’arrivée de Jeanne. Elle est menée jusqu’aux appartements du roi où celui-ci la reçoit en petit comité. Elle est logée dans le donjon du Coudray. Sa virginité est vérifiée par une assemblée de femmes, présidée par la reine de Sicile, Yolande d’Aragon. Puis, Charles VII l’envoie à Poitiers pour que ses conseillers et docteurs en théologie puissent juger de sa bonne foi. A son retour, Jeanne est à nouveau reçue par le roi, entre le 27 mars et le 5 avril 1429.

Cette seconde audience dite du «signe», prit l’aspect officiel et public qu’on attribue généralement à la première entrevue. Elle marque la fin de l’enquête de Poitiers et tient lieu de présentation officielle de Jeanne. Elle apporte alors au roi une couronne en or qui était « le signe » matériel de sa promesse de mener le roi au sacre, puis elle se retire dans une chapelle voisine.

D’Orléans à Reims... sur le chemin du sacre

La première mission de Jeanne consiste à libérer la ville d’Orléans assiégée par les Anglais.

Le 29 avril 1429, profitant d’un convoi de ravitaillement acheminé par voie d’eau, Jeanne réussit à s’introduire à l’intérieur de la ville. Progressivement, les bastilles qui commandent l’entrée de la ville sont reprises aux Anglais et le siège est finalement levé le 8 mai.

Sculpture équestre Jeanne d’Arc - Crédit : Léonard de Serres
Sculpture équestre Jeanne d’Arc - Crédit : Léonard de Serres

Jeanne d'Arc prisonnière

La seconde mission de Jeanne est de faire sacrer Charles VII à Reims afin de le légitimer roi de France.

Traversant les terres des Anglo-Bourguignons, le futur roi et son escorte arrivent à Reims sans embûche. Le 17 juillet 1429, Charles VII est sacré roi de France. Après le sacre, Jeanne d'Arc continue de se battre mais échoue, faute de moyens. Le 23 mai 1430, elle est faite prisonnière par les Bourguignons à Compiègne après avoir tenté une sortie de la ville assiégée. En décembre, elle est vendue aux Anglais pour dix mille livres et conduite à Rouen pour son procès.

Un procès en condamnation

Jeanne d'Arc est livrée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et aumônier pour le compte du roi d'Angleterre.

Il entend mener un procès religieux pour hérésie, mais il s'agit bien d'un procès politique : il faut prouver que le roi de France doit son sacre à une hérétique.

Le 24 mai 1431, invitée à se repentir à la lecture du jugement, Jeanne d’Arc reconnaît ses erreurs. Mais le 30 mai, elle revient sur ses aveux. Aussitôt condamnée comme relapse, elle est brûlée publiquement à Rouen le jour-même.