Portrait de Charles VII au 18e siècle par Sergent ; imprimé en 1791 par Blin
Portrait de Charles VII au 18e siècle par Sergent ; imprimé en 1791 par Blin

Charles VII

(1403 - 1461)

Charles VII «le Victorieux» règne sur la France de 1422 à 1461. Le royaume est alors en crise et s’enlise dans la guerre de Cent Ans. De nos jours, Charles VII est souvent éclipsé par ceux qui l’ont servi à la guerre et au redressement du pays. Son portrait est très contrasté : roi inactif et ingrat pour certains, sage et triomphant pour d’autres...

Charles, un dauphin en exil

Charles est le onzième fils du roi de France Charles VI et d’Isabeau de Bavière. Durant son enfance, les crises de folie de son père affaiblissent le pouvoir royal. Les querelles familiales et seigneuriales sont fréquentes, alors que la France est engagée dans la guerre de Cent Ans contre l’Angleterre depuis 1337.

Après la mort de ses deux frères aînés, il accède au statut d’héritier de la couronne, celui de Dauphin.

Le puissant Duc de Bourgogne, Jean sans Peur, est allié des anglais lorsque ses partisans s’emparent de Paris et du roi en 1418. Charles s’échappe de justesse.

Le roi reste cependant sous contrôle des bourguignons et sa folie persiste. Charles s’autoproclame donc régent et gouverne directement une partie du royaume depuis Bourges, où il s’est réfugié. Son comportement rebelle sert les négociations du Traité de Troyes de 1420, avec le roi d’Angleterre Henri V. L’accord déclare ce dernier régent et héritier du royaume par son mariage avec une des filles de Charles VI, Catherine. Le Dauphin se retrouve exclu de la succession et des rumeurs de bâtardise se répandent pour desservir sa légitimité.

Charles et la guerre de Cent Ans

En 1422, les décès d’Henri V et de Charles VI portent deux rois à la tête de la France. Au sud de la Loire (hors Guyenne anglaise), le Dauphin devient le roi Charles VII à dix-neuf ans. Les territoires sous contrôle anglais et bourguignon reconnaissent Henri VI, fils d’Henri V et de Catherine, un enfant de onze mois.

Au début de son règne, Charles VII se déplace beaucoup dans le Val de Loire et Chinon est alors pour lui une résidence estivale où la cour s’installe seulement en 1427. Le roi y organise le rassemblement des États Généraux en 1428. C’est aussi à Chinon qu’il rencontre Jeanne d’Arc pour la première fois, en 1429. La Pucelle est venue le convaincre de se faire sacrer à Reims, où il n’a pas pu se rendre car cette partie du royaume est encore tenue par le clan anglo-bourguignon. Après la cérémonie du sacre qui a lieu le 17 juillet 1429, Charles VII reconquiert progressivement son royaume.

Entre 1445 et 1448, le souverain profite d’une trêve avec les anglais pour réformer le système militaire. Il crée une armée royale et professionnelle, mieux encadrée et rémunérée, qui s’illustre avec la reprise de la guerre en 1449. La reconquête de la Normandie et de la Guyenne s’achève quatre ans plus tard. Beaucoup d’historiens considèrent que la bataille de Castillon, où l’armée du roi de France est victorieuse, met fin à la guerre de Cent Ans en 1453.

Pendant les dernières années de son règne, Charles VII est inquiet. Il se déplace moins, toujours bien protégé et préfère les résidences discrètes. Son état de santé se dégrade, le désobéissant Dauphin Louis attend sa mort avec hâte et l’Angleterre représente toujours une menace.

Pris de maux d’estomac et d’un abcès aux gencives, il meurt en juillet 1461 à l’âge de cinquante-huit ans.

Portrait de Charles VII - Crédit : Cité royale de Loches / Conseil départemental d’Indre-et-Loire
Portrait de Charles VII - Crédit : Cité royale de Loches / Conseil départemental d’Indre-et-Loire